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La programmation en C permet d’accéder à une informatique de création au sens quasi littéraire ou artistique du terme : la programmation comme technologie d’expression, de formulation d’idées et de propositions dégagées de toute contrainte utilitaire. L’artiste programmeur raconte alors des histoires dans son langage propre de même que l’écrivain quoique sous des formes différentes. Ces formes sont relatives à l’espace-temps de l’interactivité numérique, à une notion de l’image qui repose sur des robots [COUCHOT, 2003] et elles s’appuient sur différents formalismes de culture scientifique, des automates spirituels selon une expression de Gilles Deleuze [DELEUZE, 1982]. Dans un tel contexte de création, du point de vue de l’informatique, la notion de « projet » domine sur celle de résolution de problèmes. En effet dans le cadre de la création le projet ne résout rien mais il conduit à une réalisation qui procède d’un investissement de soi et d’une démarche personnelle. (...) Frédéric Drouillon, Françis Rousseaux, Impressionnisme technologique : le concept de Robographe in Art et mutations, les nouvelles relations esthétiques, Université des arts, séminaire Interarts de Paris 2002-2003, éditions Klincksieck, Paris 2004, ISBN 2-252-03492-0. Se peut-il qu’en tant qu’artiste on ne veuille
plus dessiner, peindre, composer ou jouer de la musique mais programmer
comme l’informaticien ? Cette question est à l’origine
d’une recherche sur la programmation informatique en tant qu’elle
permet à un artiste ou un créateur de définir sa
propre écriture, son propre langage, à savoir une recherche
qui vise la créativité technique associée à
la production de sens sur les deux versants de l’informatique et
de l’art [DROUILLON, 2003]. Frédéric Drouillon, Le calcul de la beauté : le principe de Pinocchio in "Du sujet : Théorie et Praxis, textes des séminaires et travaux de recherche, recueil numéro 6, Fondation de la maison des sciences de l'homme, Paris, novembre 2003. L’enjeu général
de notre recherche porte sur la programmation informatique dans des langages
fondamentaux comme le C ou le C++, en tant qu'elle permet à un
artiste ou un créateur de définir sa propre écriture,
son propre langage [DROUILLON, 2003]. Nous proposons d’aborder ici
la beauté telle qu’elle puisse faire l’objet d’une
démarche de programmation. Mais comment peut-on s’y prendre
pour calculer la beauté ? Frédéric Drouillon, La Vénus du mythe des races métalliques in CNRS, Laboratoire de Mécanique et d'Acoustique, Journées d'informatique musicale 98, textes des publications, publication du LMA numéro 148, Mai 1998, ISBN 2-909669-12-2. La Vénus du mythe des races métalliques est un programme informatique qui génère simultanément des structures musicales et sonores ainsi que des images animées. Ce programme n’est pas un outil, il est une oeuvre en soi et une création artistique. La recherche originelle est esthétique et enracinée dans la musique. Une recherche technique s’y adjoint, sur la création d'un système d'organisation qui soit inspiré de la mythologie grecque : le mythe des races métalliques d'Hésiode. L'enjeu plus général est la conception d’un “ générateur de cohérence ” à partir d’un modèle de la narration envisagé comme un système de vie artificielle. Les domaines d’application et la réalisation algorithmique relèvent ensuite de plusieurs points de vue. Soit strictement artistique, ce qui est le cas pour notre Vénus. Soit à l’usage d’artistes en tant qu’outils d’aide à la conception; il faut alors dédier l’organisation produite à un type d’activités, par exemple la synthèse de sons ou le développement harmonique et rythmique. Soit se tourner vers l’industrie du jeu qui recherche actuellement de nouveaux types de scénarios interactifs. (...) Frédéric Drouillon, Stéphane Rideau, Sculpture informatico-musicale in CNRS-URA 1526 Groupe de Recherche en Informatique, Image, instrumentation de Caen, Troisièmes Journées d'Informatique Musicale JIM 96, Les cahiers du GREYC numéro 4, Caen, 1996. La sculpture informatico-musicale
désigne un travail sur la forme dont la spécificité
est de ne pas modéliser un système existant, ni de se référer
du point de vue musical à l'écriture ou à la synthèse.
La forme résulte ici de plusieurs niveaux de dynamique croisés
et interdépendants. Elle est un moteur informatique capable de
générer des structures dans le temps et sur lesquelles il
est possible d'interagir, sans que le processus soit livré au hasard
ou contrôlé par des clauses de géométrie. Ce
moteur est dit "morpho-fonctionnel" ou "morpho-génétique".
C'est un générateur de cohérence qui fonctionne pour
lui-même et se trouve au départ dégagé de toute
autre fonctionnalité. L'hypothèse que nous défendons
est que l'ensemble des dynamiques d'une forme créée, selon
le degré de complexité du fonctionnement interne de la forme,
produit une expression sensible à l'interaction, et qu'à
cette expression et cette interaction peut nécessairement correspondre
une organisation de données. Notre recherche musicale porte ainsi
sur le sens sonore que l'on peut découvrir, et sur la praxis que
l'on peut déduire d'un tel moteur morpho-génétique.
(...) |
DOCTORAT - SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION |
Ecrivain programmeur
et conteur… Réunir art et science dans un langage commun,
la programmation, crée une situation propice à de nombreuses
expérimentations. Chimères et gargouilles informatiques
sont autant de créations et d’élucubrations étranges.
Elles prennent corps dans des réalisations de logiciels comme autant
de prétextes aux partages et rencontres avec le public. Chimeras, gargoyles and computerizing A programmer who
is able to tell and write through programming… that is to unify
art and science within a common langage, programming, and create such
a situation that is favorable to many experimentations. Chimeras and gargoyles
through computerizing are strange creations of fantasy. They are embodied
through realisations of programs which can lend to sharing experiences
with an audience. |